Perdue au beau milieu de nulle part.

Gwen tourna frénétiquement le robinet argenté qui était censé faire couler l’eau chaude. Se désintéressant de celui-ci elle jeta un coup d’œil rapide au robinet du lavabo et le tourna. Une fois encore rien ne se passa, pas même une goutte ne coula. Elle leva un sourcil interloqué puis ouvrit la porte lentement.Plus un bruit ne filtrait dans la maison si ce n’était un grattement incessant et profondément agaçant qui venait de dehors. Mais en soit rien de si intriguant que ça. Elle n’entendait plus sa mère pleurer dans la cuisine et en un sens cela la rassura. Elle détestait entendre sa pauvre génitrice sangloter, cela lui serrait constamment le cœur lui rappelant ce jour où elle avait surpris la dispute… La dernière dispute... Des larmes lui montèrent de nouveau au yeux. Gwen était une jeune fille très forte psychologiquement, elle saurait faire face à cela… mais en l’occurrence la nouvelle était encore fraîche et il lui était difficile de penser à autre chose. Chaque fois qu’elle fermait les yeux elle voyait le visage anguleux d’un bel anglais de Londres. Cheveux bruns et court, moustache bien taillée … lèvres fines et pincées.
Elle crispa ses mains sur le rebord du meuble et poussa la porte de la cuisine. Elle comptait reprendre des forces et être réconforté dans les bras de sa mère mais lorsqu’elle pénétra dans la cuisine, personne ne s’y trouvait. Elle appela plusieurs fois sa parente sans succès. L’angoisse comprima sa trachée et c’est répriment un sanglot qu’elle s’approcha du tabouret sur lequel elle avait été assis quelques minutes plus tôt. Ses vêtements étaient en tas au sol… comme si elle avait fuit abandonnant derrière elle tout ce qu’elle portait…C’était complètement absurde et pourtant , il n’y avait aucune autre explication rationnelle.

Elle s’approcha et toucha du bout des doigts la chemise de flanelle blanche. Elle sentait la rose et le myosotis…les senteurs que sa mère préférait… Elle le serra contre sa joue les paupières savourant une dernière fois le parfum délicat. Se relevant enfin elle remarqua un reflet doré sur le bois du comptoir. En effet elle disposait d’une cuisinière américaine. Elle se redressa interpellée par cette éclat inhabituel.
Elle se dirigea vers la fenêtre qui se trouvait côté jardin. Aussitôt ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Se qui se trouvait devant elle était au-delà du seuil de sa compréhension. En effet au lieu de trouver les ruelles goudronnées et les maisons toutes identiques de son quartiers se trouvait une immense pyramide en briques dorées. Celle-ci semblait irradier de soleil comme si malgré l’heure tardive, la lumière ne cesserait jamais de l’inonder. Elle s’appuya sur le rebord et poussa sur le bas de la fenêtre. Celle-ci émis une faible et silencieuse protestation avant de s’ébranler puis de remonter.
Un air chaud et printanier se répandit immédiatement dans la maisonnée et caressa les cheveux encore humides voire trempés de la jeune femme. Ses vêtements se collèrent à son corps et la brise de soirée lui apporta une sérénité incongrue. Malgré l’étrangeté de la situation, Gwen s’en accommoda presque aussitôt. Certainement était ce dut à son goût pour l’écriture et les romans fantastiques. Son esprit était très ouvert et peut être était ce pour cela qu’elle ne nia pas immédiatement se retrouver au beau milieu de nulle part… Et cela éperdument seule.

Elle remonta dans sa chambre et ouvrit la penderie. Des monticule de vêtements très bien rangés et pliés lui faisait face. Elle plongea la mains et en sortit un débardeur de coton noir et un short de la même couleur à cela elle ajouta ses tennis blanche. Une fois ses cheveux mouillés sommaire attaché en un chignon, elle attrapa son sac à dos. S’il fallait qu’elle soit ici pour un moment, autant qu’elle connaisse quelque peu les lieux… Et bien que le jour touche à sa fin, elle ne pouvait attendre le lendemain pour explorer les moindres recoins de ce nouvel endroit.L’étrange bâtisse l’avait envoûtée… Elle désirait plus que tout l’observer de plus près. C’est dans cette optique qu’elle attrapa un sandwich dans le frigo privé d’électricité. Si elle voulait manger il fallait qu’elle le fasse au plus vite… le reste serait très vite perdu à cause de la chaleur.
Elle poussa la porte d’entrée et la ferma à clé. Non pas qu’elle crut qu’un quelconque individu viendrait cambriolée sa demeure ici… mais par pure habitude.

Elle descendit les quelques marches qui se trouvaient devant le perron et traversa le petit jardin dont les plantes typiquement urbaine détonnaient avec le décor. Elle sourit distraitement et tapota son petit calepin du bout des doigts. Cette nouvelle aventure risquait d’être palpitante… peut être dangereuse mais qu’elle serait une vraie aventure sans un peu de piment ! Et tout cela, elle comptait bien en écrire les moindres détails… Une fois rentrée, ce serait ce livre qu’elle éditerais… le livre d’une aventure hors du commun que personne ne soupçonnerait être la sienne…
Son histoire, elle la commençait ici et maintenant.

Gwen était donc en train de s’apprêter à quitter le petit sentier qui serpentait au travers de son jardin. Elle se trouvait près de la palissade de bois et de piquet. Celle-ci avait été peinte en blanc lorsqu’elle avait emménager… La jeune fille y déposa lentement ses doigts puis poussa la petite porte de la même couleur. Les gonds grincèrent légèrement comme à leur habitude. Tout à coup elle entendit un léger froissement venant des bois. Elle se tendit légèrement puis retint sa respiration. Peut être n’était elle pas seule finalement… il avait été bien imprudent de croire le contraire. Après un long silence elle continua vers la trouée qui se trouvait non loin. Elle devait se faire des idées voilà tout ! Il ne semblait pas y avoir âme qui vivent à des lieux à la ronde se raisonna-t-elle.
Pourtant aussitôt après elle entendit une voix grave et légèrement brisé. Elle sut immédiatement qu’elle s’était trompé. Gwen avait peut être l’idée fertile mais elle était sure que ce n’était pas le vent qui venait de murmurer cette phrase toute simple dans son dos. Elle empoigna son sac fermement et se décida à se retourner. La jeune étudiante ne disposait d’aucune armes et encore pire elle n’avait jamais sut se défendre. Si l’homme était hostile elle risquait de mourir sur le champs… Il fallait qu’elle trouve au plus vite une solution.

Le regard plein de peur elle fixa l’étranger qui s’approchait à grand pas. L’odeur de chair brûlée envahit immédiatement ses narines et elle plissa le nez pour tenter de réfréné les senteurs. Elle ne comprit pas tout de suite qu’elle venait de l’inconnu mais quand il fut en pleine lumière elle écarquilla les yeux. Laissant ses craintes de côté elle déposa le sac contre l’hibiscus et accourut vers l’homme.

« _Je n’en sais rien, je viens juste d’arrivée… On dirait bien que c’est votre jour de chance. Ca va aller pour aller jusqu’à la maison ? je dois avoir de quoi soigner ça… Et puis de là d’où je viens on m’a breveté pour du secourisme… »

Elle tendit la main pour proposer poliment son aide. Bien qu’il ne parut pas sur le point de tourner de l’œil, elle préférait prévenir que guérir. En Angleterre comme dans n’importe qu’elle pays on presque les hommes répugnaient à se faire aider par une femme… Gwen avait toujours trouver cela stupide et continuait donc de proposer ses services à tout vas et surtout à qui voulait bien de son aide. Si cet inconnu le voulait elle pourrait l’aider à gagner se modeste demeure… Elle lui adressa un sourire chaleureux et son visage juvénile s’éclaira d’une sympathie naturellement présente chez elle.

Gwen avait toujours été peu méfiante… Cette fois ci l’homme n’avait pas l’air spécialement innocence mais elle espérait que par gratitude et aussi en raison de son piteux état il ne tenterait rien pour lui faire du mal. Elle avait décider de lui faire confiance à ses risques et périls. De plus la jeune fille répugnait à penser qu’elle laisserait un homme blessé arpenter ce monde… Peut être mourrait-il par sa faute si elle ne le soignait pas.

« _Oh… et puis je peux vous accorder un repas. Je suis désolé ce ne seras rien de bien extraordinaire mais mon réfrigérateur n’a plus d’électricité et je préfère vous offrir un bon repas bien consistant et requinquant plutôt que de savoir que tout ça sera gâché dans quelques jours . Qu’en dites vous ? A vrai dire j’ai même une chambre de libre si vous vous sentez un peu las…»

Gwen haussa un sourcils avant que ses épaules ne suivent le même mouvement en signe d’incompréhension. Elle se tourna vers la porte de la maison ou celui-ci avait déjà disparut. Elle entreprit donc de le suivre en montant les escaliers lentement. Les marches craquèrent à nouveau durant son passage chacune à leur tour. La jeune étudiante se retrouva dans le salon ou elle observa un moment l’homme contrite. La trousse de secours se trouvait dans la salle de bain et c’est le chemin qu’elle emprunta immédiatement après que ses esprits lui fussent revenus. Elle descendit quelques minutes plus tard avec une trousse noire et blanche plus qu’imposante. Elle baissa les yeux dessus contente d’elle-même et la poussa vers son nouvel hôte.

« _Eh bien figurez vous monsieur que visiblement vous n’y connaissez pas grand-chose en brevet de secourisme. Il s’appelle L’A.F.G.S.U et comporte trois niveau. Celui dont vous parlez est seulement le niveau un… la niveau deux est au niveau de tout aide soignants, infirmiers ou pompiers ! J’ai été breveté du niveau deux… je sais parfaitement soigner une plaie brûlée…ceci dit je vous laisserais faire… »

Elle s’approcha du frigo et commença à préparer deux sandwich au jambon blanc et à la mayonnaise. Les produits étaient encore frais et elle en profita donc pour faire avec ceci une salade de crudités convenable pour son invités. Elle posa le saladier remplis de fraîcheur et le sandwich devant lui en s’asseyant à son tour. Elle avait pris soin de lui poser une canette de bière et une soda au cas où. Elle appuya sa joue contre la paume de sa main et le détailla avec admiration. Il avait sur le visage la lassitude des soldats et des rudes combats contre la douleur. Son oncle avait été à la guerre et souvent blessé il avait arboré ce visage.

« _Je ne vois pas ce que je pourrais faire de toute façon dans ce monde. Que je bouge tout de suite ou après ne changeras rien à ma condition de victime ou de proie. Je suis incapable de me battre même si on m’en donnait l’opportunité. Mon père disait souvent qu’on faisait facilement les pires des lions avec les plus tendres des agneaux… mais il faut bien des exceptions pour que la règle soit applicable n’est ce pas ? … Quand à prendre des risques avec vous je préfère ça que prendre des risques avec ma conscience… vous savez les remords sont la pire chose qui puisse vous arriver… Bien pire que la mort…Une blessure à l’esprit ou au cœur vaut bien mille blessures physique car elle ne guérira quasiment jamais… »

Gwen se leva et fouilla un tiroir du meuble de cuisine. Elle en sortit une boite de comprimés blancs et inodore. Elle la mis sur la table en souriant chaleureusement. L’étiquette comportait un nom scientifique mais la notice énumérait clairement les composants actifs d’antidouleur assez puissant sans être assommant ou dangereux pour le consommateur.